Après cette brève ressituation du Japon, je voudrais poster un message qui me paraît bien utile...
Bien souvent, les rumeurs racontent que les Geishas sont des prostituées... J'ai recueilli cet article qui prouve que "non, les Geishas ne sont pas des prostituées" dans un magasine : Femme Actuelle. Lisez cet article, il révèle les réelles activités des Geishas et nous prouve qu'être une Geisha, ça n'est pas dans les cordes de toutes les japonaises...
Mineko Iwasaki, "trésor national" du Japon, dévoile ce que fut sa vie dans le Kyoto de l'après-guerre. Le premier témoignage jamais livré sur ce monde clos, qui n'a pas évolué depuis des siècles.
Dans un kimono de soie gris perle, chaussée de socques en bois, Mineko Iawasaki arpente à petits pas les rues de Paris. Quand les passants la regardent, touchés par son allure et sa grâce, elle se courbe sur leur passage. Cette Japonaise de 54 ans fascine? C'est normal. Considérée dans son pays comme "trésor national", elle fut la Geisha la plus prestigieuse de sa génération. Autant dire un mythe vivant pour les Japonais, qui entendent parler de ces "femmes qui excellent dans les arts", mais qui n'ont ni les moyens, ni le rang pour les approcher. Aujourd'hui mère de famille et restauratrice de tableaux, Mineko lève le voile sur l'univers mystérieux "des fleurs et des saules", en racontant ce que fut sa vie, pendant trente ans, dans le Kyoto de l'après-guerre. Elle espère ainsi inciter les autres Geishas à devenir indépendantes. Car derrière les kimonos de soie, l'aristocratie et les cérémonies grandioses se cache un monde de soumission qui n'a pas évolué depuis des siècles. Son livre, Ma vie de Geisha (éd. Michel Lafon), premier témoignage jamais livré sur cette profession, brise ainsi un silence de 300 ans.
Interview...
Femme Actuelle : Comment êtes-vous entrée dans le monde mystérieux des Geishas ?
Mineko Iwasaki : A cinq ans, j'ai été cédée par mes parents à une maison de geishas, à Kyoto, comme le furent mes soeurs. Mais ils ne m'ont pas vendue. C'est moi qui l'ai décidé. La propriétaire m'avait choisie, car elle me trouvait très jolie. Et comme ma grande soeur avait déshonoré ma famille en rompant son contrat avec cette maison, j'ai voulu sauver l'honneur en prenant sa place. A 10 ans, je suis allée au tribunal, comme la tradition l'exige, pour dire à mes parents : "Je suis morte pour vous." En me faisant adopter par la maison des Geishas, j'ai changé de nom. Je m'appelais Masako, on m'a rebaptisée Mineko. Et je n'ai presque jamais revu mes parents.
F.A. : L'apprentissage du métier est-il difficile ?
Mineko Iwasaki : Terriblement.J'ai grandi dansle quartier clos réservé aux Geishas, complètement coupée du monde extérieur. Ma seule obsession : la réusite professionnelle. J'ai commencé à l'âge de six ans, en nettoyant chaque matin les sanitaires. Car purifier un lieu souillé revient symboliquement à purifier son âme. Ensuite, on m'a appris l'art du divertissement, le musique et la danse traditionnelle, la calligraphie, la cérémonie du thé, mais aussi l'art de la discussion et des convenances. Je n'avais même pas le droit de courir car j'aurais pu me blesser et porter atteinte à ma beauté. Jusqu'à vingt ans, âge auquel j'étais prête à devenir Geisha, j'ai travaillé sept jours sur sept en ne dromant que trois heures par nuit. C'était parfois si dur qu'il m'arrivait de m'assoupir debout.
F.A. : Une fois formée, quel était votre rôle lors des réceptions ?
Mineko Iwasaki : La Geisha est la confidente des hommes de la haute société ou des détenteurs du pouvoir, qui sont en général mécènes. Nous sommes engagées pour divertir l'hôte et ses invités. Aussi, dès que je connaissais le programme de ma soirée, j'étudiais les sujets succeptibles d'intéresser mon futur client. Par exemple, s'il s'agissait d'un diplomate allemand, je planchais sur l'Allemagne. Car dès qu'une Geisha arrive dans une réception, elle doit aller droit vers la personne qui préside et engager avec elle la conversation.
F.A. : Quel genre de relations aviez-vous avec vos clients ?
Mineko Iwasaki : Nous pouvions avoir des relations très intimes et affectueuses ou même des conversations philosophiques, mais rien de sexuel. Croire que la Geisha est une prostituée de luxe est un cliché sans fondement. Vous savez, je gagnais plus d'argent que notre Premier Ministre, alors pourquoi aurais-je eu besoin en plus de coucher avec mes clients ?
F.A. : Vous étiez la Geisha la plus populaire de votre époque. Comment cela se traduisait-il ?
Mineko Iwasaki : J'étais traitée comme une déesse et adulée dans tout le Japon. Les clients étaient facturés une heure entière pour quelques minutes de présence. Aussi je gagnais plus de 500 000 par an. Toutes les stars qui passaient par Kyoto demandaient à me voir : le président Gerald Ford, Henry Kissinger, le réalisateur Elia Kazan, le prince Charles... Je me souviens d'une soirée en l'honneur de la Reine Elisabeth, lors de laquelle elle a refusé de toucher au somptueux repas pensé pour elle des mois à l'avance. J'étais outrée par son impolitesse. Pour l'agacer, je suis donc allée discuter longuement avec le duc d'Edimbourg, en me rapprochant de lui, un peu plus que de convenance. Elle était très jalouse, et j'ai appris qu'ils avaient fait chambre à part le soir même. J'étais ravie de mon coup.
F.A. : Pourquoi avez-vous décidé de démissionner à 30 ans, au sommet de votre gloire ?
Mineko Iwasaki : D'une part, je me sentais très seule, car une Geisha est condamnée au silence et je n'avais aucune amie parmis mes pairs, qui se sentaient toutes menacées par mon succès. Mais surtout, je ne supportais plus l'archaïsme du système. Nous étions prisonnières de notre éducation. Nous n'avions pas le droit de faire d'études et nous n'avions aucune autonomie fincancière malgré tout l'argent que nous rapportions à nos maisons. L'ultime recours pour faire évoluer les mentalités était que je démissionne. Ce fut d'ailleurs un véritable séisme dans notre milieu. Plus de soixante-dix Geishas quittèrent le métier à leur tour.
F.A. : Comment s'est passé votre retour dans le monde "réel" ?
Mineko Iwasaki : Au départ, c'était une catastrophe. Je ne savais rien faire. Quand j'allais au supermarché, je donnais "d'énormes" billets sans même savoir ce que signifiait rendre la monnaie. Je n'arrivais pas à passer l'aspirateur, car je ne savais même pas qu'il fallait appuyer sur le bouton "Marche" ! Mais je me sentais incroyablement libre. Et puis j'ai rencontré mon mari, un peintre très talentueux, avec qui j'ai eu deux filles.
(Propos recueillis par Aurélia Perreau)
Secrets de beauté des Geishas......
Uen Geisha en costume est conforme à l'idéal de beauté nippon traditionnel. Son kimono est une oeuvre d'art unique. Elle s'en fait confectionner un nouveau par semaine et chacun coûte entre 5 000 et 7 000. En plus de ce vêtement, qui pèse 20 kg, la Geisha porte des socques en bois avec des talons de 15 cm. Si ces chaussures ne facilitent pas la marche, on estime que l'allure affectée qu'elles donnent réhausse le charme des femmes. Le visage est maquillé de blanc car il sublime la présence sur scène et mgnifie le teint. La bouche doit ressembler à un bouton de rose. La moitié seulement est dessinée au rouge à lèvres, car une grande bouche est considérée comme vulgaire. Les cheveux sont enduits de brillantine puis noués sur la tête par des rubans de soie rouge, des épingles, des parures en argent ou un peigne en écaille de tortue. La Geisha doit aller chez le coiffeur tous les cinq jours, et pour ne pas abîmer sa coiffe, on lui demande de dormir en posant son cou sur un socle en bois, la tête dans la vide.
Mineko lors de sa visite à Paris.
Mineko, en tenue, coiffe et maquillage de Geisha.